Rollplay Daenerys, Chapitre 1 : L'aube d'un nouveau jour (partie 1)

Prologue

Meluny était un petit village non loin de Stormwind, l'une des nombreuses nouvelles cité-états autonomes nées à la fin du grand empire humain. C'était un village prospère et la vie y était agréable. Les habitants n'étaient pas très riches et n'avaient pas les moyens de séjourner dans la nouvelle capitale de Stormwind, mais ils ne manquaient de rien. Chaque membre partageait leurs biens, récoltes et commerce participant à la prospérité et à l'unification de tous. Tout semblait être parfaitement à sa place à Meluny, comme dans le reste du monde. La défaite de l'effroyable Sargeras dans la première guerre contre Azeroth laissa place, malgré la scission du monde qu'il avait engendré, à une époque prospère et une paix durable.
Mais le destin du village de Méluny et le sort du monde allait pourtant prendre une tournure radicalement différente à l'aube d'un nouveau jour, changeant à jamais le cours de l'histoire, et la vie de nos élus.

Chapitre 1 : L'aube d'un nouveau jour (partie 1)

Jeune fille : Tu te fais vieille avant l'heure Daenerys ! Tes coups sont mous et ta posture fragile !
Daenerys : Et toi tu commences à avoir des rides ma pauvre Suelly !
Suelly : Des ri... comment oses-tu ?!

Le combat entre les deux jeunes filles était d'une intensité incroyable. Leurs querelles insignifiantes, leurs ressemblances et leur âge commun faisaient souvent penser à une dispute entre sœurs jumelles. Tout voyageur marquant une halte à Méluny finissait immanquablement par connaître le nom de ces deux amies d'enfance tant elles se battaient souvent. Tous posaient alors la même question : « pourquoi aucun villageois n'arrête-t-il le combat de ces deux jeunes filles ? Un combat d'une telle violence ne pourrait-il pas engendrer de regrettables conséquences ? ». Cette question divertissait beaucoup les villageois qui s'amusait chaque fois à inventer une nouvelle réponse à connotation humoristique : « laissons-les s'entre-tuer, le monde s'en portera mieux ! », « n'essayez même pas de les arrêter, le dernier y a perdu la vie ! ».
Évidemment, les voyageurs ne pouvaient deviner que se battre n'était pour cette jeune voleuse et son amie qu'une façon de s'amuser, un passe-temps naturel qui leur permettait en outre de s’entraîner régulièrement à l'art du combat.

Daenerys : C'est mauvais, se dit-elle. La formation de la lumière destinée aux jeunes paladins que Suelly a suivi lui confère une bien meilleure endurance. J'ai laissé le combat s'éterniser bien plus que je ne l'aurais dû. Je vais devoir en finir rapidement.

Sur cette pensée, Daenerys qui commençait à être acculé par les attaques de Suelly fit un pas en avant, et commenca à repousser vivement chaque coup d'épée que son amie lui porta. La jeune paladin fit un pas en arrière. Puis un autre. Daenerys enchaîna ses coups avec une vitesse déconcertante. La danse qu'elle semblait exécuter constituait un spectacle incroyable : sans faire de mouvements inutiles, la voleuse pivotait régulièrement et astucieusement son corps afin de se repositionner rapidement pour porter une attaque après l'autre, annihilant tout délai dans sa cadence d'attaque.

C'était maintenant Suelly qui peinait à se défendre. Daenerys interrompit soudain son enchaînement fulgurant pour frapper d'un coup sec de ses deux lames, qui vinrent s'accrocher à l'épée de la paladine avant de faire voler cette dernière vers l'arrière sous la puissance du coup. Dans un réflexe révoltant, la paladine planta son épée dans le sol pour arrêter son envol avant de bondir aussitôt vers sa cible. Suelly s'aidant de l'élan conféré par sa chute, agrippa fermement la garde de son épée avec ses deux mains, et l'élança avec une force démesurée sur son adversaire. Le contact des lames laissait entendre leur cri strident qui résonna à travers la ville et fit trembler Daenerys du cou jusqu'aux pieds. Les genoux pliés et touchant presque le sol, la jeune voleuse peinait à rester debout après avoir paré un tel coup. Cette douleur dans ses jambes, la voleuse l'avait déjà ressenti auparavant. Elle était comparable à une chute de quatre mètres de haut.
Avant même d'avoir atterri, Suelly poussa son amie vers le sol avec son pied, ce qui brisa le léger appui qu'il restait encore à Daenerys, qui tomba au sol. Perdant tout équilibre, ses dagues ne purent contenir la géante lame d'acier plus longtemps, qui se fraya un chemin vers le visage de sa cible.

Daenerys : Stop ! Cria la voleuse. J’abandonne, j’abandonne !

Suelly ralentit son épée qui se stoppa progressivement, avant de la planter doucement et tendrement près du visage de Daenerys, comme pour relâcher lentement toute la pression exercée sur les muscles, pression qui disparut d'ailleurs très rapidement, preuve d'une grande expertise au combat.

Suelly : J'ai encore gagné, répondit la paladine en ne dissimulant pas un léger sourire. J'ai senti que tu avais légèrement la tête ailleurs pendant notre combat, comme si quelque chose te tracassait. Cela t'a fait perdre la notion du temps et tu ne t'es pas rendu compte que le combat commençait à s'éterniser. Lorsque tu t'en es rendu compte, tu as voulu reprendre l'avantage en usant de cette agilité qui t'est propre. Toutefois, bien que je ne sois pas aussi agile, je savais qu'en frappant un bon coup je finirais par remporter ce duel vu comment tu as usé de tes dernières forces dans l'offensive finale.

Daenerys sourit à son tour.

Daenerys : Tu as raison, je ne devrais pas penser à autre chose durant un combat, mais j'ai un mauvais pré-sentiment dont je ne puis me défaire malgré mes efforts.
Suelly : Comme la fois où tu avais pré-senti que Entaliah allait tomber follement amoureux de toi et qu'il s'est marié le jour même avec une autre ?
Daeneyrs : Alors ça, tu vas me le...
Suelly : Payer hein ? Et comment vas-tu faire ma chère ? Les perdants n'ont pas le droit à la parole alors tais-toi donc !

Suelly semblait prendre un malin plaisir à narguer Daenerys. Ce jour là plus que les autres. En fait, elle ne lui avait pas dit, mais elle avait elle aussi un sentiment de malaise. Seulement la paladine ne pensait pas que cela était très important, et qu'il était préférable de faire abstraction de ces impressions insignifiantes pour simplement vivre pleinement ce jour comme les autres, avec le sourire et la bonne humeur. Après tout, il était de son devoir de veiller sur son amie qu'elle considérait comme sa propre petite sœur.

Bien que leur personnalité était assez semblable, Suelly a toujours été la plus responsable des deux, tandis que Daenerys était la plus insouciante et la plus impulsive. Quand à leurs points communs, le fait le plus marquant se caractérisait par leur grande joie de vivre. A part quand elles se taquinaient, provoquant alors irrémédiablement dispute et combat, ces deux amies d'enfance étaient toujours rayonnante. Leur fougue, leur vivacité et leur vitalité apportait divertissement et chaleur au village. Tous les affectionnait pour ces aspects de leur personnalité, qui semblait rendre la vie plus attrayante. La paladine et la voleuse représentaient également une source de fierté pour Méluny, de par leur compétence pour le combat mais aussi et surtout pour leur incroyable beauté.

Les cheveux d'un brun ténébreux de Daenerys faisait ressortir la couleur vert-émeraude de ses yeux, tout en se mariant sans problème avec sa teinte assez bronzée. Elle n'était pas maigre ni très forte, mais son corps était sculpté tel que les plus grands nobles qui s'étaient arrêté à Méluny dans leur voyage vers Stormwind n'avaient de cesse de lui faire des avances. Et Suelly n'y échappait pas non plus. Dans un pantalon en cuir très court qui ne tombait pas plus bas que le dessus de ses genoux, accordé à un haut en tissu très soyeux sans manches qui laissait à nu la peau douce et voluptueuse de ses bras, la beauté de ce corps aux atouts féminins prononcés participait parfaitement à un tout qui faisait d'elle une charmante jeune femme. La similarité entre nos deux héroïnes qui suggérait leur potentiel lien de parenté était renforcé par le fait qu'elles étaient toutes deux habillées plus ou moins de la même façon, à l'exception près de quelques déchirures en plus sur la tenue de Daenerys et de la prédominance de la couleur noir, tandis que l'ensemble de Suelly était rose argenté pour le haut, et marron pour le bas.

Suelly : Nous devrions rentrer, la nuit ne tardera pas à tomber.
Daenerys : Tu as raison.

Suelly tendit la main à son amie pour l'aider à se relever et les deux jeunes filles se dirigèrent vers leur foyer.

Daenerys : Dailleurs Suelly, as-tu vu le voyageur d'aujourd'hui à la taverne ?
Suelly : Non. Qu'a-t-il de spécial ? Et que faisais-tu encore à la taverne toute seule ? J'ose espérer que tu n'as pas posé de problème à Monsieur Ferynn au moins !
Daenerys : Mais non, quand cesseras-tu enfin de me considérer comme une enfant ? Surtout que nous avons le même âge je te rappelle.
Suelly : Ah ? J'ai tendance à l'oublier mais il est vrai que tu as 17 ans aussi.

Daenerys se retint de répondre à cette agaçante remarque, qui avait l'air de bien amuser son amie.

Daenerys : Quoiqu'il en soit, je l'ai trouvé très étrange celui-ci. Il portait une longue cape et sa capuche recouvrait minutieusement son visage, ce qui rendait son identification difficile. Chaque fois que je tentais de découvrir qui il était, il détournait subtilement le regard, comme pour se cacher. D'habitude les voyageurs s'adressent toujours ouvertement à nous avec enthousiasme, mais pas ce dernier.
Suelly : Je ne vois toujours pas où tu veux en venir. Aurais-tu préféré encore supporter les éloges d'un autre crétin comme Mistogan ?
Daenerys : Non, ce n'est pas ça. J'ai vraiment l'impression qu'il cache quelque chose. Et son attitude étrange et le mauvais pré-sentiment que j'ai ne m'aident pas à m'ôter ce tracas de la tête.

Suelly hésita un instant avant de trouver ce qui était le plus judicieux de répondre actuellement. Elle craignait que Daenerys n'aille farfouiller dans des histoires douteuses qui puissent la mettre en danger. Elle n'avait aucune confiance en cet homme qui, malgré qu'elle ne l'ait encore jamais vu, lui inspirait déjà crainte et méfiance par la simple et vague description que son amie en avait fait.

Comme un instinct de survie qui s'était déclenché, secouant tout son être pour la prévenir du danger, criant et suppliant sa conscience d'entendre sa voix. Comme une sorte de malaise, une blessure profonde qui referait surface. Non, pas un simple malaise. Ca serait plutôt un... un souvenir.

Suelly : Dany, rentre vite à la maison. Je sens que...

Un cri strident retentit. C'était une voix féminine, probablement une villageoise. Suelly se retourna, faisant maintenant face à la taverne d'où provenait le son. La construction était en feu. Mais ce n'était pas un feu ordinaire. Il ne brillait d'aucune couleur connue. S'il fallait la décrire, on la décrirait comme la couleur de la peur, la couleur du désespoir, la couleur des ténèbres. Une telle vision suffisait à glacer le sang de quiconque aurait le malheur d'y assister, mais le pire restait à venir. Un rire diabolique se fit entendre et raisonna dans la terre, le vent lui même en était imprégné et portait cette voix, non pas à l'oreille de tous ceux qui se trouvaient à proximité, mais directement à leur esprit. La paladine entendait cette voix résonner encore et encore dans sa tête. Cette torture était insupportable. La seule pression de l'air devenait intolérable. Suelly luttait pour respirer et le simple fait d'exister lui paraissait insupportable. C'était comme si la douleur et l'effroi s'étaient infiltrés dans l'essence même de la pauvre âme apeuré, comme si la terreur envahissait peu à peu son esprit jusqu'à dévorer la dernière parcelle d'humanité qu'il lui resterait.

La jeune fille, plongée dans les ténèbres et l'obscurité, piégée et isolée du monde, songea à dégainer son épée. Il lui fallait mettre fin à sa propre vie afin de se libérer de cette torture...
Mais elle entendit soudain une autre voix. Plus douce cette fois, une voix qui lui était familière et qui lui était agréable. Le simple fait de l'entendre suffit à lui redonner de la force et du courage, mais cette once d'espoir fût très vite anéantie par les ténèbres et la peur s'intensifia aussitôt. Non, il n'y pas d'espoir, il faut...

Un claquement retentit. Suelly ressentait peu à peu la chaleur sur sa joue, laissée par le coup de Daenerys. Elle prit un moment avant de reprendre ses esprits mais elle finit par comprendre en voyant à nouveau le visage de son amie que cette dernière avait dû la frapper avec la paume de la main pour la réveiller.

Suelly : Dany, que se passe-t-il ?, réussit-elle enfin à dire, non pas sans un certain effort.
Daenerys : Le village est en feu, les villageois fuient de tout côté pour échapper à quelque chose, je n'ai pas eu le temps de voir ce que c'était car j'ai dû t'emmener à l'écart des tumultes. J'étais vraiment inquiète, tu as dit « Dany, rentre vite à la maison, je sens que... » puis tu t'es évanouie.
Suelly : Je vois. Ce n'était donc pas un simple cauchemar. Il n'y a plus aucun doute sur le drame qui est en train de s'abattre sur notre village à présent.
Daenerys : Un cauchemar ? Mais de quoi parles-tu ? Tu sembles savoir ce qu'il se trame ici, alors que je n'y comprends rien. Que sont ces flammes ? Quelle est cette couleur étrange dont elles brillent de milles éclats ? Pourquoi toi et les villageois semblez si apeuré ? Si c'est un dragon qui est responsable de tout cela il n'y pas de raisons de...
Suelly : Ce n'est pas un dragon, Dany. N'as-tu pas entendu sa voix résonner dans ton esprit ?
Daenerys : Une voix ?

Suelly n'en croyait pas ses oreilles. Comment Daenerys pouvait-elle ne pas avoir entendu et ressenti cette terreur insoutenable alors que la paladine en avait presque perdu l'esprit. Et pourquoi ne sanglotait-elle point alors que même éloignées de la taverne, Suelly supportait encore difficilement la pression qui régnait dans l'atmosphère.

La jeune fille se releva, ferma les yeux et expira un bon coup comme pour essayer de se calmer et de reprendre ses esprits. Le plus important pour le moment était de se ressaisir et de chasser toute once de ténèbres qui l'avait envahie. Soudain, des minuscules lucioles dorées apparurent autour de la paladine, comme une douce pluie épaisse mais qui flottait dans les airs au lieu de tomber sur le sol. Certaines des lueurs s'assemblaient progressivement en une boule de lumière plus épaisse encore, qui tournoyait autour de la paladine, formant plusieurs cercles de lumières qui s'assemblèrent peu à peu à leur tour en une aura éclatante, laissant finalement place à ce qui semblait être un bulle de protection. Ses cheveux dorées brillaient d'une lueur vive dans cet halo de lumières, et se confondaient presque avec le reste des éclats, et ses yeux bleus azur, dans lesquelles on lisait alors aisément une forte détermination et un courage sans nul autre pareil, chassa rapidement l'image de la jeune fille effrayée, pour laisser place à la vision d'une combattante aguerrie, dénouée de toute peur et de faiblesse.

Même Daenerys était plus impressionnée par le changement soudain de comportement de son amie, que par cette démonstration de magie à laquelle elle assistait pour la première fois, bien que ce spectacle contribuait à la rendre bouche-bée, mais la remplit également et surtout de force et de vigueur.

Suelly : Dany, dit-elle avec un ton des plus sérieux, un regard plein de conviction, de détermination, et animé du plus grand calme qui soit.

La paladine n'eut besoin de finir sa phrase que la voleuse avait compris. Le regard de son amie ne pouvait laisser suggérer autre chose. Suelly était prête au combat, et l'on devinait facilement que quelque soit son ennemi, elle le trancherait aisément jusqu'à ce qu'il ne redevienne que poussières. Oui, elle allait vaincre. Daenerys n'avait pas besoin de connaître son ennemi. Elle comprit rapidement l'ampleur de la situation à la vue de la volonté de son amie d'enfance, qu'elle comprenait comme nul autre ne le pouvait grâce aux liens qui les unissait.

La voleuse, emplie d'une volonté similaire, dégaina ses lames et claqua des doigts une première fois pour faire apparaître un souffle glacé sur chacune d'elles, et une deuxième fois pour briser la poudre de disparition qui était apparue dans ses gants en cuir. Les deux jeunes filles s'évaporèrent avant de réapparaître en un instant devant la taverne, devant l'homme encapuchonné qui semblait les attendre, les mains dans le dos. Il démasqua son visage à l'arrivée des deux sœurs, montrant son effroyable sourire.

Suelly : Je le savais. Cette présence, cette aura néfaste, cela ne pouvait être une erreur, murmura-t-elle avant de s'adresser à l'être qui faisait face aux deux jeunes filles : depuis quand t'abaisses-tu à te cacher dans des enveloppes humaines, race que tu méprises depuis toujours... Sargeras ?

Quand la suite ? Vite vite vite !!!!